Serious games, les entreprises invitées à prendre le joystick

Il ne s’agit pas que de s’amuser mais de communiquer ou de former le personnel : l’utilisation des jeux vidéo par les entreprises progresse. Les serious games sont toujours dans l’attente de la sortie d’un programme emblématique qui favorisera sa démocratisation, mais l’Etat y croit et finance les sociétés qui développent des jeux à destination des entreprises.

Dans l’entreprise, les jeux vidéo ont de beaux jours devant eux.
Pas n’importe quel type de jeux évidemment. Ceux dont il est question sont du genre sérieux, on parle d’ailleurs de serious games. L’expression désigne des programmes ludiques développés pour assurer la communication des entreprises auprès du grand public ou participer à la formation des salariés.

Ces jeux ont pour objectif de confronter leurs utilisateurs à des problématiques complexes et sérieuses pour évaluer leurs réactions ou faire évoluer leurs comportements et prises de décisions. Des mises en situation pratiques mais virtuelles.

Pour Laurent Michaud, responsable de la division loisirs numériques de l’Idate,  l’Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe, « il manque encore beaucoup d’éléments pour que le serious game devienne une industrie, c’est encore de l’artisanat » (déclaration à l’agence de presse Reuters).
Le délégué général du syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs explique de son côté que c’est d’une “killer app” dont le secteur a besoin pour un démarrage significatif, « un jeu dont les gens se disent : C’est une évidence ».

En attendant, de plus en plus d’entreprises s’y mettent malgré tout (lire les exemples page suivante) et l’Etat lui-même y croit puisqu’en septembre 20 millions d’euros ont été attribués à 48 projets de serious games. Une somme qui représente le double de l’investissement consenti pour le secteur il y a 3 ans.

2. Exemples de jeux utilisés par les entreprises

Voici quelques exemples de serious games actuellement utilisés par des entreprises françaises

Evaluer le quotient éthique et durable de l’entreprise

Des entreprises comme GDF SUEZ et SFR sont utilisatrices de SimulEtik, un serious game sur le développement durable, mis au point par PricewaterhouseCoopers. Son objectif est de faire prendre conscience de l’impact sur l’environnement de certaines décisions prise pour le développement et la gestion de l’entreprise. Le jeu existe dans une version générique utilisable par tout le monde mais peut être adapté sur mesure aux besoins spécifiques des entreprises.

Gérer un salon de coiffure virtuel

Hair Be 12 est le nom d’un jeu développé pour l’Oréal à des fins pédagogiques. Il permet d’immerger les utilisateurs dans la gestion d’un salon de coiffure et de leur faire rencontrer différentes situations qui les aideront à comprendre comment améliorer la gestion de ce genre d’entreprise. Objectif : améliorer son chiffre d’affaire virtuel avant d’appliquer les enseignements qu’on tire du jeu à son activité réelle.

3. Exemples de jeux utilisés par les entreprises

Votre banquier joue peut-être aussi aux jeux vidéo

– BNP Paribas forme une partie de ses nouveaux salariés à l’aide de StarBank. L’application propose de se lancer dans le développement d’une banque. Le joueur choisit les investissements qu’il souhaite réaliser, décide de l’ouverture d’agences…
– La Banque vient également de lancer les inscriptions pour la deuxième édition d’un autre Serious game qui débutera en février 2010 : Ace Manager (the second set). Réservé aux étudiants, il propose aux joueurs d’accompagner la création d’une entreprise virtuelle, depuis le financement du projet jusqu’à son développement. Le but de ce jeu n’est pas de former les employés mais de soigner l’image de la banque auprès des jeunes et de lancer d’une certaine manière les bases d’un recrutement en attirant de potentiels candidats.

Gérer une situation de crise

La SNCF fait également appel aux serious games pour la formation de ses agents. La PME Virtuo Facto a développé pour elle un jeu en 3D qui simule des incendies à bord de trains et oblige les agents à gérer la situation tout en interagissant avec différents types de passagers virtuels qui les sollicitent.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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