Contrats aidés : chronique d’un échec annoncé ?

Selon le Conseil d’analyse économique, les contrats aidés mis en place par le gouvernement pour encourager l’embauche des jeunes peu qualifiés ne vont pas rencontrer leur public.

Formule resservie en permanence par les gouvernements successifs pour amortir la crise de l’emploi, les contrats aidés ont rarement atteint leurs objectifs en France.

Réorienter les aides vers le secteur privé

Dans un rapport publié aujourd’hui, le Conseil d’analyse économique pointe les carences des deux dispositifs instaurés par le gouvernement : les contrats de génération et les contrats d’avenir.
Le premier accorde une prime annuelle de 4000 euros aux employeurs qui embauchent en CDI un jeune de moins de 26 ans et maintient dans son effectif un senior de plus de 57 ans.

Le second est subventionné par l’Etat jusqu’à 75% du Smic, essentiellement sur des emplois publics territoriaux.

Selon les membres du CAE, ces deux outils, qui ne visent pas suffisamment les chômeurs « les moins qualifiés et les entreprises du secteur privé », vont manquer leur cible : les 900.000 jeunes sans formation qui ne trouvent pas de travail.
Exemple avec les Emplois d’avenir : ils doivent être « réorientés vers le privé » explique le Conseil qui préconise le financement à 50% de 120 000 contrats, avec une formation qualifiante à la clé.

Limiter les effets d’aubaine du contrat de génération

Pour limiter les « effets d’aubaine » liés aux contrats de génération (c’est-à-dire pas de créations réelles d’emploi), la prime de 4 000 euros devra être accordé sur les salaires les plus faible et non pas sur tous les jeunes uniformément : le CAE propose de fixer un plafond à 1,6 SMIC au-delà duquel la subvention est bloquée. Avec les économies réalisées, les économistes proposent de renforcer l’accompagnement des jeunes peu qualifiés vers l’emploi et d’ouvrir le Revenu de solidarité active (RSA socle, environ 460 euros) aux jeunes dès l’âge de 18 ans.

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