Assurance chômage : ce qui cloche dans le système français

Dans un rapport sur le marché du travail, la Cour des comptes propose une réforme en profondeur de l’assurance-chômage, l’un des plus avantageux d’Europe. Son déficit devrait atteindre 5 milliards d’euros en fin d’année.

Avec les retraites et la réforme du marché du travail, le gouvernement va devoir gérer une autre patate chaude, particulièrement sensible en période de crise : l’assurance-chômage.

La Cour des Comptes vient de publier un rapport sur le sujet qui pointe des perspectives budgétaires sombres : un déficit de 5 milliards d’euros fin 2013 qui va venir alimenter une dette déjà très conséquente, estimée à 18 milliards. En l’état, le régime est « difficilement soutenable » affirme les juges financiers « en raison du maintien du chômage à un niveau élevé » (+180 000 chômeurs en 2013 selon l’Unedic).

Baisse du taux de remplacement

Les affaires urgent donc et certains préconisent déjà une accélération du calendrier afin de renégocier au plus vite la convention Unedic qui régit le système français de l’Assurance-chômage.
Dans son rapport, la Cour des Compte pointe clairement le niveau d’indemnisation, « plus élevé » que la moyenne européenne « pour les salariés aux deux extrémités de l’échelle des revenus ». Elle prône ainsi des économies sur les indemnisations et cadres et juge nécessaire une réforme du régime des intermittents, cette exception française plombé par un déficit de 1 milliard d’euros « au profit de 3% des salariés » relève la Cour.

Pour les indemnisations les élevées, elle prévoit une diminution « du taux de remplacement des prestations » (68,3% en France, contre 59,6% en Allemagne, 35,3% au Danemark, 20% au Royaume Uni) et un abaissement du plafond d’indemnisation aujourd’hui fixé à 5 012, 40 : aujourd’hui, une personne de moins de 50 ans qui reçoit un salaire de 7 200 euros nets peut prétendre à ce niveau d’indemnisation, l’un des plus élevés d’Europe (en Allemagne, un salarié gagnant cette somme n’a droit qu’à 2 200 euros).

Cibler l’effort sur les populations les plus fragilisées

Quant au coût du régime des intermittents du spectacle, la Cour des Comptes le juge inadapté en raison de conditions d’indemnisation nettement plus favorables que celles du régime général et « dont l’équivalent n’existe pas à l’étranger».
Elle propose également de réorienter les politiques de l’emploi (50 milliards d’euros en 2010) vers « les salariés les plus fragiles, peu formés ou en emploi précaire ».

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