Dans le département de l’Isère (38), et plus précisément à l’Alpe d’Huez, un ancien ingénieur agronome a construit à 2 000 mètres d’altitude, un refuge de montagne qui fonctionne entièrement aux énergies renouvelables. Un refuge d’un nouveau genre qui pourrait bien faire boule de neige. L’ère de la montagne version énergie renouvelable serait-elle arrivée ?
Des refuges de montagne qui seraient autonomes et qui ne fonctionneraient qu’aux énergies renouvelables, une utopie ? C’était peut-être le cas, il y a quelques années mais ce rêve est devenu réalité. Une utopie devenue possible avec la construction d’un refuge 100% énergies renouvelables au col de Sarenne dans l’Isère (38).
Un refuge de montagne en mode durable
Imaginé par Fabrice André, ancien ingénieur agronome de son état, la construction de ce refuge est tout simplement une prouesse. Pour cause, bâti à 2 000 m d’altitude, ce refuge n’est ni raccordé au réseau électrique ni au réseau d’eau. Pouvant accueillir jusqu’à une vingtaine de personnes, ce gîte est totalement autonome.
Une autonomie rendue possible grâce à diverses solutions enr. Au programme : panneaux solaires, éoliennes, microcentrale électrique, chaudière à gazéification, panneaux photothermiques et un four en acier. Des équipements qui permettent de faire vivre le refuge été comme hiver. En tout, le propriétaire aura investi 225 000 euros dans la construction de cet habitat durable.
Un exemple qui pourrait servir de modèle
La France compte en tout 300 refuges alpins. Et sur l’ensemble de ces abris, il y en a peu qui utilisent les énergies naturelles. Mais avec la réalisation du refuge de Sarenne, les choses pourraient bien changer. Et d’ailleurs, elles ont déjà commencé. En effet, la FFCAM (Fédération Française des Clubs Alpins et de la Montagne) qui gère 131 refuges a lancé entre 200 et 2009, une vaste opération de rénovation de ces bâtiments. Une rénovation qui se poursuivra jusqu’en 2015.
Il n’est donc pas impossible de voir un jour la totalité des refuges français 100% énergies renouvelables ou du moins en partie. Mais quoi qu’il en soit, l’idée d’une montagne plus propre est lancée.
Un nouveau défi à relever
Promouvoir les enr au cœur de la montagne est donc un nouveau défi à relever. Mais il faut pour cela que les investissements suivent. Et actuellement, ce n’est pas le cas. Le défi est donc autant financier que la recherche d’équipements innovants. Ce qui est certain, c’est que la vision d’une montagne mieux exploitée et plus ‘responsable’ est séduisante.
Car en misant sur des refuges alpins autonomes et respectueux de l’environnement, cela peut avoir une incidence sur la fréquentation touristique. Et donc de ce fait participer au développement d’un tourisme vert.
En tout cas, le développement durable concerne tout le monde et pas seulement les particuliers à qui l’on conseille d’investir dans des équipements qui permettent de réduire leur consommation énergétique. Maintenant, reste à savoir combien de temps cela va prendre. Mais les idées ne manquent dans ce domaine pour changer nos modes de vie et de consommation. C’est donc une affaire à suivre.